Cheikh Hamâd ibn Nâssir ibn ‘Uthmân Al-Mou’ammar At-Tamimi Al-Hanbali :

« Nous disons :

Quant à celui qui dit “ Il n’y a pas de divinité digne d’adoration si ce n’est Allah et Muhammad est le messager d’Allah ” alors qu’il demeure sur sa pratique polythéiste en invoquant les morts, leur demandant de subvenir à ses besoins et de dissiper les difficultés, alors un tel individu est mécréant, associateur, dont les biens et le sang sont licites et ce même s’il dit : “ Il n’y a pas de divinité digne d’adoration si ce n’est Allah et Muhammad est le messager d’Allah ”, et ce même s’il prie, jeûne et prétend être musulman comme cela a été exposé précédemment.

S’il unifie Allah (تعالى) et ne lui associe personne mais cependant il délaisse la prière et s’abstient de verser l’aumône légale, s’il renie le caractère obligatoire de cela alors il est considéré mécréant par consensus. S’il reconnaît le caractère obligatoire de ces actes mais qu’il délaisse la prière par paresse alors c’est sur ce cas qu’ont divergé les savants à propos de sa mécréance.

Lorsque les savants sont unanimes, leur consensus a valeur d’argument car ils ne sauraient être unanimes à propos d’un égarement. S’ils se disputent sur une chose, alors on renvoie leur désaccord à Allah et au messager. Car l’un d’entre eux ne saurait être considéré comme infaillible dans l’absolu mais au lieu de cela, de tout homme on prend de sa parole et on la délaisse excepté pour la parole d’Allah et du messager.

Allah (تعالى) dit : (dans la traduction rapprochée du sens du verset)

 « Puis si vous vous disputez à propos d’une chose, renvoyez-la à Allah et au messager.. »

[S.4 – V.59]

Les savants ont dit : Le renvoi vers Allah signifie le renvoi vers son Livre. Et le renvoi vers le messager signifie le renvoi vers la sounna après sa mort.

Et Allah (تعالى) a dit : (dans la traduction rapprochée du sens du verset)

« Ce sur quoi vous divergez, son jugement est auprès d’Allah. »

[S.42 – V.10]

Allah (تعال) a blâmé celui qui se détourne de Son Livre et qui lors de la dispute a recours à autre que lui.

Allah (تعالى) dit : (dans la traduction rapprochée du sens du verset)

« Et lorsqu’on leur dit : “ Venez vers ce qu’Allah a fait descendre et vers le Messager ”, tu vois les hypocrites s’écarter loin de toi. »

[S.4 – V.61]

Dès lors que tu as pris connaissance de cela, alors nous disons que :

Les savants (رحمهم الله) ont divergé à propos de celui qui délaisse la prière par paresse sans pour autant renier son caractère obligatoire.

L’imam Abou Hanifa, Ash-Shâfi’i dans l’une de ses deux opinions, et Mâlik tiennent pour avis qu’on ne le juge pas mécréant et ont eu recours à ce qui est rapporté par la voie de ‘Ubada ibn Samit (رضي الله عنه) qui a dit :

“ J’ai entendu le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) dire :

Cinq prières qu’Allah a prescrit aux serviteurs, celui qui s’en acquitte, Allah s’est engagé envers lui de le faire entrer au paradis. Quant à celui qui ne s’en acquitte, alors il n’a aucun engagement d’Allah envers lui, s’il veut Il le châtiera ou bien Il lui pardonnera.

Et notre imam Ahmed ibn Hanbal ainsi que Ash-Shâfi’i dans l’un de ses deux avis, Ishâq ibn rahaway, Abdoullah ibn Al-Moubârak, An-Nakha’i, Al-Hakam, Ayyoub As-Sikhtiyani, Abou Daoud at Tayalissi et d’autres qu’eux parmi les grands imams et tabi’ines ont optés pour l’avis que l’individu est mécréant. Et Ishaq ibn Rahaway a rapporté sur cela un consensus mentionné par le sheikh Ahmed ibn Hajar Al-Haythami dans Sharh Al-Arba’în ainsi que dans l’ouvrage “ Az-Zawâjir ‘an iqtirafi al-kabâir ” d’après la majorité des compagnons (رضي الله عنهم)

Et l’imam Abou Muhammad Ibn Hazm a dit :

L’ensemble des compagnons (رضي الله عنهم) et ceux venus ensuite parmi les tabi’ines rendent mécréant dans l’absolu celui qui délaisse la prière et le jugent comme ayant apostasié. Parmi eux Abou Bakr, ‘Umar et son fils Abdoullah ainsi que Abdoullah ibn Mass’oud, Abdoullah ibn ‘Abbas, Mou’adh ibn Jabal, Jabir Abou Abdillah de même que Abou Ad-Darda, Abou Hourayrah et Abdourrahman ibn ‘Awf et autres qu’eux parmi les compagnons et nous ne leur connaissons aucun opposant à ce sujet parmi les compagnons, qu’Allah les agrée tous.

Et ils ont rétorqué par rapport à sa parole (صلى الله عليه وسلم) :

Celui qui ne s’en acquitte pas alors il n’a aucun engagement de la part d’Allah à son sujet, s’Il veut Il le châtiera ou bien Il lui pardonnera.

Le sens voulu ici concerne l’absence du fait de veiller à observer l’accomplissement de ces prières dans leur temps imparti et ce d’après les preuves contenues dans les versets et les ahadith à propos de la prière et son délaissement… »

Traduit par Sabil Al-Haqq

Source : Al-fawâkih al ‘idhab fi ar-raddi ‘ala man lam yahkoum as-sounna wal kitab, p. 59 à 62