Quant à l’individu sous ivresse, qui s’est enivré et a consommé une boisson enivrante, puis qui s’est mit à insulter la religion et le Coran alors qu’il est ivre, celui-ci n’est pas rendu mécréant. Car l’ivresse altère la perception et la raison.

Allah (عز وجل) dit : (dans la traduction rapprochée du sens du verset)

« Ô vous qui avez cru, n’approchez pas de la prière alors que vous êtes ivres et ce jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites. »

[S.4 – V43]

Ceci indique que l’ivrogne ne sait pas ce qu’il dit, il n’est donc pas tenu responsable des propos prononcés au moment de son ivresse.

Et il est reconnu que l’ivresse altère la raison et le pousse à agir à la manière des gens aliénés.

Certains savants ont mentionné qu’un homme vint trouver Mâlik ibn Anas en lui disant :

“ Ô Aba ‘Abdillah, j’ai vu un homme ivre faire des bonds, il voulait attraper la lune. J’ai donc dis : Ma femme est répudiée si quelque chose de pire que la boisson enivrante entre dans la bouche du fils d’Adam !

(Malik) lui répondit : Reviens plus tard afin que j’examine ta situation.

Il revint le lendemain et il lui dit : Reviens plus tard afin que j’examine ta situation.

Il revint encore le lendemain et il lui dit : Ta femme est répudiée, j’ai feuilleté dans le Qur’an et la sounna de son prophète et je n’ai pas vu pire que l’usure car Allah a déclaré la guerre à son sujet.

(Al-Qurtubi, Al-Jâmi’ li ahkâm Al-Qur’an, v.4/p.405)

Le témoin argumentatif ici est que l’ivrogne voit sa raison altérée et ne sait pas ce qu’il dit.

Et nous avons vu auparavant le récit de Hamza (رضي الله عنه) qui s’était enivré avant l’interdiction de la consommation de boisson enivrante, et qui a dit ce qu’il a dit au Prophète (صلى الله عليه وسلم) à ce moment là.

Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) su qu’il était saoul, il le laissa alors et s’en alla.

Traduit par Sabil Al-Haqq

Source : Cheikh Soulayman Ar-Rouhayli, Al-Oussoul As-Sounniya Al-Bahiya fi Kashfi Shoubah Ahl Al-Fitan Al-Ghawiya, 117/118.